Beaucoup de travail à faire pour remettre le réseau en service
Pendant que dans une partie du Québec la pandémie est hors contrôle, dans plusieurs régions, les choses vont beaucoup mieux. Alors bien des adeptes du quad espèrent que les sentiers vont rouvrir le plus rapidement possible.
« Présentement, avec les règles de confinement, on ne peut pas rouler dans les sentiers », explique le directeur général de la Fédération Québécoise des Clubs Quads, Danny Gagnon. « En tant que fédération, nous avons travaillé à créer un plan de déconfinement que nous avons soumis au ministère des Transports. Il faut que le dossier suive son cours jusqu’à la santé publique, qui va prendre une décision et nous faire connaître une date d’ouverture. C’est un processus assez complexe. »
Une fois qu’un calendrier sera établi, il y aura beaucoup de travail à faire pour les clubs, afin de remettre le réseau en service.
« Les clubs n’ont pas eu le temps de se préparer, ajoute M. Gagnon. Je discutais avec un président cette semaine, qui m’expliquait que des centaines d’arbres tombés encombraient les 700 km de sentiers de son club. Ses bénévoles vont devoir jouer aux bûcherons durant plusieurs jours avant que ce soit carrossable. »
« Il y a aussi tout l’aspect de la vérification technique qui doit être faite par les clubs, poursuit-il. On peut penser aux ponceaux qui peuvent être en mauvais état. En plus, les clubs doivent vérifier s’il ne s’est pas formé de trous ou autres problèmes qui pourraient nuire à la sécurité. »
Finalement, à en juger par les propos du DG, ce n’est pas si simple de redémarrer un réseau de sentiers sécuritaires. On peut donc penser à une bonne semaine de travail, et même plus dans certains cas, avant que le réseau soit opérationnel, une fois que la date d’ouverture sera connue.
Pas dans les priorités
M. Gagnon est bien conscient que l’activité comme telle n’est pas dans les priorités gouvernementales.
« Je crois que les activités de loisir ne sont pas dans les priorités du gouvernement, même si on convient que pouvoir prendre l’air et pratiquer une activité qu’on aime, ça peut faire du bien. Nous travaillons à plusieurs niveaux pour faire avance notre dossier. Nous collaborons avec l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, qui veut présenter un plan pour les activités récréotouristiques à l’intérieur duquel le quad est inclus. Nous sommes aussi partenaires avec Aventure Écotourisme Québec dans la préparation d’un plan de déconfinement qui inclut aussi les guides, entreprises de services, et plus. »
Présentement, certaines personnes se promènent à moto. « Les gens qui utilisent leurs motocyclettes ne sont pas censés le faire pour la balade, mais seulement pour une utilisation essentielle, comme le demande la santé publique », rappelle M. Gagnon.
Changements et protection
À l’ouverture du plan de déconfinement ça ne sera pas comme avant.
« Il faut que les quadistes comprennent qu’à l’ouverture du plan de déconfinement, ils n’auront pas accès aux relais, où il est très difficile de garder la distanciation sociale. Aussi, il faut bien comprendre que ce n’est pas nécessairement tout le Québec qui va ouvrir en même temps. »
En plus des amateurs, la Fédération a énormément de pressions des clubs pour permettre la circulation en sentiers.
« Nos clubs veulent ouvrir. Ils voudraient avoir un droit de patrouille parce qu’en période de dégel, un des problèmes que les clubs rencontrent et qui causent des dommages très importants, c’est la présence de véhicules à quatre roues motrices dans les sentiers. Ils brisent tout. »
M. Gagnon est aussi très conscient de l’impact économique de la pratique de l’activité dans plusieurs régions.
« Les clubs ont un manque à gagner certain. Nous n’avons aucun intérêt en tant que fédération à garder les sentiers fermés. Mais nous devons suivre les règles édictées par la santé publique d’abord et avant tout. Nous sommes très conscients que lorsque les activités récréotouristiques vont rouvrir, cela va contribuer à la relance économique de façon très importante. »
M. Gagnon estime que les gens vont vouloir demeurer au Québec. « Les gens du tourisme de Lanaudière ont lancé une campagne qui se nomme J’ai hâte à Lanaudière. C’est une façon de se vendre comme destination qui est très intéressante. Ce sont des initiatives comme celle-là qui vont faire la différence, une fois que le déconfinement plus global sera amorcé. »
Si ces activités ne sont pas dans les priorités pour le gouvernement, les décideurs doivent toutefois se rappeler qu’à l’extérieur des grands centres, elles jouent un rôle très important dans la vie des gens et des milieux.
Auteur : Julien Cabana
Catégorie : Motoneige-Quad
Publié le : 2020-05-17 07:27:43