Enfin, les sentiers de quad sont ouverts !
Alors que plusieurs activités avaient reçu plus tôt le feu vert pour un redémarrage selon des conditions précises de la Santé publique, les amateurs de quad ont eu la bonne nouvelle dimanche : les sentiers sont ouverts.
Histoire de savoir comment ça se passe pour un club, j’ai réalisé une entrevue avec le président du club VTT de la Matapédia, André Blouin.
« Nous étions presque devenus une centrale téléphonique avec un flot d’appels continuels pour les mêmes informations, à savoir : “À quel moment on va pouvoir rouler ? Est-ce que je devrais prendre ma carte de membre ? Si on ne roule pas toute l’année, est-ce que l’on va être remboursé en partie ?” », de citer M. Blouin. Annuellement, nous avons entre 600 et 650 membres, qui ont dû m’appeler chacun leur tour, et souvent deux fois », a-t-il précisé.
« La plupart des gens, je dirais aux alentours de la moitié, ont pris leur droit de passage. Nous n’avons pas distribué de droits de passage papier dans nos 16 endroits de vente habituels. Nous préférons que les gens prennent leur carte de membre en ligne. »
MINUIT MOINS UNE
L’interdiction de circuler en sentier et même celle de ne pas pouvoir faire les travaux de début de saison causaient de sérieux maux de tête aux bénévoles.
« Notre opération de nettoyage des sentiers se fait toujours le dernier samedi de mai de chaque année », explique M. Blouin.
« Une centaine de bénévoles, divisés en 13 équipes, quittent le matin avec scies mécaniques et débroussailleuses pour nettoyer des sentiers. L’équipe de signalisation suit pour replacer les panneaux. Heureusement pour nous, avec cette ouverture annoncée dimanche, nous allons pouvoir agir comme d’habitude. Nous allons pouvoir utiliser notre façon d’opérer habituelle et préparer des sentiers adéquats pour les amateurs. Il faudra que les amateurs soient patients et nous laissent le temps de procéder aux travaux d’usage. »
La réalité que vivent les amateurs de quad en région est bien loin de ce que peuvent penser plusieurs décideurs.
« Dans nos sentiers, la circulation est loin d’être intensive, tout comme dans les autres régions. Pour avoir fait le tour de la Gaspésie plusieurs fois, dans une semaine, on peut rencontrer deux ou trois VTT. Dans notre club, nous avons 704 kilomètres de sentiers pour 600 membres. Si l’on tient pour acquis qu’une centaine de membres à la fois circulent dans nos sentiers, ça représente sept véhicules par 100 kilomètres. Les gens circulent le plus souvent à un, deux ou trois VTT ensemble. Ils font une tournée et reviennent chez eux. C’est cela la réalité du quad en région », raconte M. Blouin.
PLUS DE FACILITÉ
Alors que les amateurs qui habitent dans les villes doivent faire une bonne distance pour se rendre jusqu’au sentier choisi, en région, l’accès est beaucoup plus simple.
« Nous sortons du garage et nous allons aux sentiers. Les amateurs de la ville sont habitués à se rendre coucher quelque part. Nous, dans nos randonnées, nous allons dîner quelque part et nous revenons à la maison. Nous allons parcourir 200 kilomètres facilement en partant de la maison, précise André Blouin. Ici, nous sommes dans la nature. Nous ne rencontrons pas de monde dans les sentiers. » C’est véritablement un mode de vie pour ces gens. Afin de bien protéger les adeptes, M. Blouin et son club ont développé ce qui devait devenir la première application quad au monde. « Nous voulons que les gens circulent en toute sécurité dans nos sentiers. Nous avons développé notre application pour aider les gens à savoir où ils sont en tout temps. En plus, nous avons plus de 9000 panneaux de signalisation sur nos 700 kilomètres de sentiers. »
LA NÉCESSITÉ D’OUVRIR
En retardant à donner la permission aux clubs de pouvoir préparer et opérer leurs sentiers, le gouvernement, sans le savoir, avait créé de la délinquance.
« Malheureusement, il y a ceux qui n’écoutent pas et qui se rendent dans les sentiers avant que nous ayons pu les préparer adéquatement. Le but d’un club comme le nôtre, c’est de faire en sorte que les gens s’amusent, en circulant dans des sentiers sécuritaires. Nous avons une équipe de sauvetage très bien équipée et entraînée pour faire face à toutes les situations, mais on ne veut pas s’en servir. Cette permission va permettre de ramener les choses à la normale rapidement. »
En terminant, le président a tenu à rappeler qu’un quadiste est entièrement vêtu des pieds à la tête, avec casque et visière, gants, et même plus. Les risques de contamination en pratiquant ce loisir sont plutôt minces.
Partout au Québec, les clubs ont besoin de temps pour faire les travaux de préparation. Les quadistes devront être patients. Tous les relais resteront fermés jusqu’à nouvel ordre.
Auteur : Julien Cabana
Catégorie : Motoneige-Quad
Publié le : 2020-05-26 13:11:31