Les quads s’envolent des concessionnaires
Si vous désirez vous procurer un quad ou un véhicule côte à côte, il faut y penser assez rapidement, car d’ici peu, les concessionnaires de tous les manufacturiers risquent de manquer de plusieurs modèles.
«Le marché a été au ralenti au mois d’avril en raison de la pandémie. Elle a forcé plusieurs manufacturiers à fermer leurs usines. Cela a créé une rareté de produits», explique le directeur général de la Fédération québécoise des clubs quads, M. Danny Gagnon.
Il semble bien que le déconfinement ait favorisé la popularité de la pratique du quad au Québec.
«On note vraiment un engouement pour les produits, ajoute M. Gagnon. Les ventes chez les concessionnaires sont en croissance parce que les gens se sont dit qu’ils pourraient se procurer des quads afin de s’amuser chez eux, au Québec. Donc, il se peut fort bien que certains modèles soient moins disponibles et qu’il y ait un délai d’attente pour le consommateur qui veut un modèle précis. Les usines sont en reprise de production.»
NOUVEAUX ADEPTES
Un des points à souligner, c’est qu’il y a de nouveaux utilisateurs.
«C’est ce que les manufacturiers nous rapportent, précise le spécialiste. Ils sont habitués à voir les gens du milieu renouveler leur véhicule. Mais là, ils notent une augmentation particulièrement remarquable du nombre de garanties émises à de nouveaux propriétaires de véhicules.»
Cette hausse se traduit aussi par l’augmentation de la vente des droits d’accès.
«Avec ce que nous vivions au cours des dernières semaines, la vente des droits d’accès n’était pas à la hauteur des autres saisons. Présentement toutefois, ça bouge. Nous notons une augmentation de 20 % des achats de droits d’accès sur le web. Il faudra attendre d’avoir les chiffres de vente des clubs en copie papier pour avoir une meilleure idée. Au rythme où vont les choses, il devrait y avoir une augmentation ou au moins une équivalence avec les autres saisons estivales, alors qu’il n’y avait pas de pandémie», estime Danny Gagnon.
DU JAMAIS VU
«Ça fait 33 ans que je suis dans le domaine et je n’ai jamais vu une situation semblable», lance le directeur des ventes terrestres chez Adrénaline Sports, M. Robert Gingras.
«D’habitude, les mois que nous vivons présentement sont bons pour les ventes, sauf que, cette année, elles ont carrément doublé, et plus. On s’était préparés pour le retour après le confinement, mais là, je dois avouer qu’on est complètement dépassés. Certains modèles de véhicules sont absolument impossibles à avoir», rapporte M. Gingras.
L’arrêt de la production à l’usine Can-Am, en raison de la pandémie, est responsable en partie de cette situation.
«L’usine s’est remise en fonction hier. Les commandes que nous avions passées pour avril seront traitées, ce qui va nous permettre d’assurer les dizaines de livraisons en retard pour la mi-juin. Nous entrevoyons qu’il va tout de même devenir très difficile d’obtenir des véhicules pendant environ un mois. Présentement, notre atelier fonctionne à plein régime. Nous livrons entre 60 et 70 unités par semaine. Nous manquons de véhicules, tant Can-Am que Honda», affirme Robert Gingras.
Il explique ce phénomène par le fait que les gens savent qu’ils devront prendre leurs vacances au Québec.
«Le quad est le véhicule idéal pour circuler et respecter la distanciation. Le quadiste n’a pas besoin de se retrouver dans un restaurant ou autre endroit du genre. Les gens peuvent profiter du magnifique réseau de sentiers qui les amènent à découvrir des panoramas uniques. La pratique du quad est quand même abordable. Il est certain que l’achat au départ représente un bon déboursé. Par la suite, côté entretien et durée de vie, l’amateur récupère très vite sa mise de fonds tout en profitant pleinement de son activité.»
COMPLÈTEMENT FOU
«C’est la folie. Les salles de montre sont pleines», s’exclame René Cyr, de Pro Performance, à Boischatel.
«Il faut que les gens comprennent toutefois que nous venons de vivre un événement mondial, poursuit-il. Cela a entraîné des coupures dans les approvisionnements, non seulement des véhicules, mais aussi des pièces et accessoires. Il y a donc une incidence directe sur ce que nous pouvons offrir aux consommateurs qui veulent un véhicule. Que ce soit avec Yamaha, Suzuki ou Polaris, nous faisons du mieux que nous pouvons dans les circonstances. Nous avons une très bonne collaboration des manufacturiers, mais ils ne peuvent pas faire de miracles avec des usines qui ont été fermées.»
«Ce n’est pas le temps de chercher des aubaines comme un véhicule de 2018 neuf ou autre, parce que chez les concessionnaires, il n’y en a plus, révèle ce vieux routier. Le marché n’est pas aux chasseurs d’aubaines. Il est aussi préférable pour le consommateur de faire son magasinage à la maison et de prendre rendez-vous avec son vendeur pour aller plus loin. Comme tous les commerces, nous avons d’importantes normes à respecter au regard de la COVID-19.»
Présentement, les rendez-vous pour les entretiens de véhicules sont difficiles à avoir. Il y a un temps d’attente de deux à trois semaines. À la mi-juillet ou au début d’août, au plus tard, il sera très difficile de se trouver un véhicule.
Auteur : Julien Cabana
Catégorie : Motoneige-Quad
Publié le : 2020-06-07 09:05:44