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Un réseau de sentiers profitable à plusieurs partenaires

Le réseau de sentiers de motoneige du Québec sert en hiver aux amateurs de toutes les régions du Québec à pratiquer leur activité favorite.

Ce que peu de gens savent, c’est que ce même réseau sert à des adeptes d’autres loisirs durant les autres saisons.

Pour le rédacteur en chef de la revue Motoneige Québec, Michel Garneau, les motoneigistes doivent être fiers de contribuer à plusieurs loisirs.

« Nous sommes des bâtisseurs de sentiers, pas seulement pour les motoneigistes. Selon une étude effectuée en 2010 par la Coalition nationale sur les sentiers, 42,1 % de tous les sentiers récréatifs aménagés au Québec bénéficient de la gestion de la communauté motoneigiste, expliquait-il dans son éditorial du mois de novembre. Ce n’est pas rien. Si on va à l’échelle pancanadienne, 66,4 % de tous les sentiers récréatifs au pays sont gérés par les communautés de loisirs motorisés. Ce sont des données impressionnantes.»

Il va encore plus loin dans son analyse, en expliquant que les investissements impressionnants pour bâtir les sentiers profitent à des adeptes de loisirs différents.

«Il n’est pas rare que plusieurs sentiers servent, hors saison, printemps, été et automne, à d’autres groupes d’adeptes tels les cyclistes, les randonneurs pédestres, les centres équestres et plusieurs autres. Il faut que les motoneigistes soient fiers de pouvoir contribuer aux loisirs, au développement économique et à la qualité de vie des autres adeptes de loisirs différents.»

TOUT UN DÉFI

Pour réaliser annuellement un réseau de plus de 33 000 km de sentiers, il faut deux conditions : des bénévoles engagés et du financement.

Dans le cas des bénévoles, il n’y a pas vraiment de problèmes. Ces derniers sont d’abord des motoneigistes qui veulent pratiquer leur sport et, surtout, qui veulent offrir aux motoneigistes des sentiers de qualité. Ils offrent des sentiers balisés, signalisés et surfacés durant toute la saison. Malgré la pandémie, ils signent présents et dès que dame Nature leur offrira les conditions, le froid pour geler le sol et la neige, ils seront au poste.

Il ne faudrait pas oublier dans l’équation tous ces propriétaires terriens qui accordent des droits de passage. Sans eux, impossible de relier le réseau.

L’autre élément important, c’est le financement.

C’est là que l’ensemble des motoneigistes utilisateurs du réseau entrent en jeu. Comme la pratique de la motoneige fonctionne sous le principe de l’utilisateur-payeur, il faut comprendre l’importance d’acheter le plus rapidement possible votre droit d’accès. Tout d’abord, jusqu’au 9 décembre prochain, vous avez droit à un rabais de 80 $ du prix régulier. Vous payez 340 $ au lieu de 420 $, après le 9.

Depuis plus de 40 ans, tout le système de la motoneige au Québec repose sur la contribution des motoneigistes, qui se fait par l’achat du droit d’accès. C’est la principale source de revenus des clubs qui en ont grandement besoin pour mener leur tâche à bien.

OÙ VA L’ARGENT

J’ai souvent entendu la rumeur que l’argent versé pour les droits d’accès allait dans les poches de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec (FCMQ). Alors, pour que les gens comprennent très bien où va leur argent, voici la ventilation du prix payé pour un droit d’accès.

Au départ, si on tient compte que vous déboursez 340 $, 173,44 $ sera remis aux clubs. Le reste sera réparti à raison de 64 $ pour la FCMQ, 39,46 $ pour l’assurance responsabilité civile de 1 million $ obligatoire pour le motoneigiste, 35,56 $ en taxes fédérale et provinciale et 27,54 $ pour l’assurance responsabilité civile de 2 millions $ que le club doit avoir pour opérer. 

Si on veut aller plus loin, le 64 $ remis à la FCMQ se divise en 14 $ pour le Fonds de renouvellement du matériel d’entretien des sentiers, 10 $ pour le Fonds pour l’amélioration du réseau de sentiers, 5 $ pour le Fonds de service aux clubs, 4 $ pour le Fonds Neige qui sert aux clubs dont la saison est plus longue que la moyenne, 4 $ pour le magazine Motoneige Québec, ce qui représente les frais de poste, 3 $ pour le Fonds de stabilisation d’assurance, 2 $ pour la promotion et les communications, et 1 $ pour le programme Action bénévole.

DES INVESTISSEMENTS IMPRESSIONNANTS

Le coût de fonctionnement du réseau de sentiers est assez impressionnant. Pour vous donner une idée de la réalité vécue annuellement par le milieu, voici des chiffres qui veulent tout dire.

Dans les dernières années, la FCMQ a investi dans le réseau, incluant tous les programmes touchant les clubs, en 2016-2017, 8 443 250 $. L’année suivante, 2017-2018, 8 655 313 $. Pour 2018-2019, on parle de 9 668 805 $ et en 2019-2020, 9 815 962 $. Au total, pour les quatre années, cela représente plus de 36,5 millions $ pour faire tourner la machine motoneige au Québec.

Au fil du temps, la réalité financière a bien changé. Dans le passé, les clubs se construisaient un pont en une fin de semaine, avec une équipe de bénévoles. Aujourd’hui, il faut des études environnementales, des plans d’ingénieur et une main-d’œuvre spécialisée, ce qui a fait exploser les coûts pour un pont. À une certaine époque, les surfaceuses coûtaient moins de 100 000 $. Aujourd’hui, le prix est de 300 000 $.

La réalité de ces chiffres démontre encore plus l’importance d’appuyer vos clubs en achetant votre droit d’accès le plus tôt possible pour que le financement arrive rapidement. Avant d’ouvrir ses sentiers, un club doit investir de grosses sommes pour tout préparer.

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Motoneige-Quad

Publié le : 2020-11-20 14:36:51