Motoneigistes, méfiez-vous de la première neige
Les chutes de neige de la fin de semaine dernière ont réveillé de nombreux adeptes de la motoneige, qui attendaient ce moment depuis des mois.
Mais avant de vous lancer à l’aventure, vous devez faire preuve d’une très grande prudence.
« Il ne faut pas laisser l’enthousiasme prendre le dessus sur le bon sens, d’expliquer Michel Garneau de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec. Il est certain qu’à ce temps-ci, surtout que ça fait tout près d’un an qu’on n’a pas fait de motoneige, c’est tentant. Nous sommes aussi stressés avec tout ce que nous vivons en rapport avec la COVID. Les motoneigistes sont à la recherche de cette liberté que leur apportera le début de la saison. »
Si les motoneigistes sont avides de se lancer à la conquête des sentiers, ils doivent se rappeler certaines consignes de base.
« En début de saison, on est un peu rouillé du côté de nos habiletés à conduire une motoneige, d’expliquer l’expert. On peut croire que l’on n’a rien perdu, mais au contraire, il faut apprivoiser de nouveau les caractéristiques de la conduite d’une motoneige. »
C’est un peu à l’image de nos premières sorties en voiture lorsque les premières neiges arrivent. Il faut réapprendre à conduire en conditions hivernales.
Aussi, il ne faut pas oublier que la petite couche de neige qui est tombée peut cacher des choses, comme des roches, des branches ou autres, qui ne sont pas toujours des éléments favorables à une randonnée de motoneige.
ÇA PEUT COÛTER CHER
Il faut être réaliste. Les premières sorties sont souvent synonymes de bris importants, occasionnant des dépenses parfois élevées, sans oublier les blessures.
Finalement, en début de saison, ce sont les concessionnaires qui en bénéficient le plus lorsque vous faites des sorties imprudentes. Un ski bossé, une conduite amochée ou encore une chenille coupée sur une roche, c’est dans le domaine du possible.
« Les gens doivent comprendre que ces sorties trop hâtives peuvent résulter dans des réparations importantes et coûteuses, dit l’expert. Aussi, présentement, tous les concessionnaires sont débordés et dans plusieurs cas, certaines pièces sont plus rares à avoir. Donc, si on ne veut pas compromettre sa saison, mieux vaut attendre de pouvoir circuler dans des conditions idéales. »
Aussi, il faut se rappeler de respecter la propriété privée. Certains pensent à tort que parce qu’ils roulent sur la neige, il n’y aura pas de conséquences sur l’environnement. Le côté sécurité est très important, c’est certain, mais aussi il faut se rappeler qu’un comportement délinquant peut entraîner la perte d’un droit de passage.
« Il vaut mieux être patient en début de saison. Le fait de rouler sur une propriété privée peut effectivement avoir des conséquences directes sur la pratique de l’activité au Québec. Si on veut garder notre réseau comme il est actuellement avec ses 33 000 kilomètres de sentiers, il faut éviter à tout prix de mettre en danger tous les efforts qui sont consentis par les bénévoles des clubs pour bâtir le réseau. En tant que motoneigiste responsable, si on voit un comportement délinquant, il ne faut pas avoir peur de le dénoncer, si on veut assurer la pérennité de l’activité. »
IMPOSSIBLE DE DÉPLACER UN SENTIER
La perte de droits de passage peut donc entraîner beaucoup de problèmes pour les clubs.
En plus de la perte de droits de passage, il se peut fort bien que cela entraîne une coupure dans le réseau. Il n’y a pas toujours de solutions alternatives pour déplacer un sentier. C’est là, ou pas du tout. Nous avons quelque chose d’unique au Québec, il faut travailler à le conserver. Chaque motoneigiste a des responsabilités en ce sens.
Il est préférable d’attendre que les bénévoles des clubs ouvrent leurs sentiers officiellement. Ils sont très fiers et ils veulent être les premiers à les ouvrir. Circuler en sentier balisé, c’est encore la meilleure option.
Aussi, cet hiver, comme il y aura beaucoup de nouveaux motoneigistes dans les sentiers, l’expert rappelait : « Il faudra redoubler de prudence et modifier notre comportement, en raison de la présence de tous ces novices. Ils ne sont pas nécessairement au fait du comportement qu’il faut adopter dans toutes les situations que l’on peut rencontrer en sentier ».
Avant de terminer son entrevue, M. Garneau a tenu à rappeler aux gens que présentement, il n’est pas du tout conseillé de s’aventurer sur la glace.
« Bien des gens vont se rendre au chalet dans les prochains jours. Ils seront tentés de faire un petit tour sur le lac, qui semble capable de supporter une motoneige. Rappelons-nous qu’il faut au moins 25 centimètres de glace franche pour supporter une motoneige et son pilote. Bien évaluer la situation demande des connaissances que les bénévoles de clubs possèdent. Lorsqu’ils plantent leurs balises, ils sont certains. Les sentiers sont toujours la meilleure option. »
Auteur : Julien Cabana
Catégorie : Motoneige-Quad
Publié le : 2020-12-09 17:12:01