Les conditions de sentiers peuvent changer rapidement
Dans plusieurs régions du Québec, l’hiver n’a pas été facile à gérer pour les bénévoles des clubs de motoneigistes du Québec qui entretiennent le réseau de sentiers.
À certains endroits, comme le Bas-Saint-Laurent, la nature pourrait faire en sorte que la saison se termine rapidement.
« Il faut que les gens profitent présentement des bonnes conditions qu’il y a dans les sentiers du Québec parce qu’à plusieurs endroits, ça sent le printemps, d’expliquer monsieur Denis Lavoie de Motoneiges.ca. Tout près de Rimouski, nous avons eu des températures en haut de zéro assez fréquemment et avec les effets du soleil du printemps, on voit le ravage que ça fait sur la neige. Souvent, la neige fond même si la température est en bas de zéro, surtout dans les champs où à certains endroits, on voit apparaître les labours. Oui, il vient de tomber de la neige, mais avec la très belle température qui suit, on se retrouve au même point. Pour moi, les belles journées de motoneige sont comptées, surtout dans les endroits à aire ouverte. En forêt, c’est moins pire, mais encore là, on peut ressentir les effets des températures plus douces que nous avons. »
Selon cet expert, tout ce phénomène de fonte prématurée à plusieurs endroits s’explique par le manque de neige.
« Dans certaines régions plus chanceuses, l’hiver s’est installé rapidement, permettant de pouvoir débuter tôt et créer un bon fond de sentiers, ce qui n’est pas le cas dans plusieurs autres. Oui, nous avons eu trois ou quatre bonnes bordées de neige, mais encore là, cela ne nous permettra pas de garder les sentiers en bon état très longtemps. Il va y avoir un peu de froid cette semaine, mais à partir de la semaine prochaine, c’est une autre histoire. J’appréhende que les sentiers vont se détériorer rapidement. Qu’on le veuille ou non, le mois de mars est arrivé. »
Il est certain que des régions comme la Gaspésie et l’Abitibi ou les monts Valin vont avoir une saison plus longue.
DES SENTIERS ACHALANDÉS
Avec l’arrivée de nouveaux adeptes qui se sont procuré des motoneiges cette saison, l’achalandage des sentiers est très important.
« Il y a énormément de gens dans les sentiers, d’expliquer le spécialiste. Je n’ai jamais vu une telle chose sauf ponctuellement alors que des clubs organisaient des évènements, organisaient une activité. Il faut dire que malgré les embûches, les clubs continuent d’entretenir les sentiers régulièrement. Malgré tout, nous devrions avoir encore deux ou trois bonnes semaines de motoneige. »
Selon les dernières données de la SAAQ, jusqu’à présent, le nombre de motoneiges immatriculées a bondi de 7,1 % cette saison. En 2019, il y en avait eu 207 991 alors que cette année, jusqu’à présent, il y en a eu 222 700.
Il tenait aussi à rappeler aux gens qui sont téméraires dans les sentiers de se rappeler quelques notions de base très importantes
« Lors d’une de mes dernières sorties en sentiers, nous étions deux motoneigistes. J’étais à l’avant. Il est arrivé un groupe de quatre motoneigistes en sens inverse. Les deux premières ont bien passé, mais le troisième est arrivé carrément face à moi. Si j’avais roulé vite, ça aurait été difficile de l’éviter. Les sentiers ne sont pas des pistes de course. Lorsque l’on voit beaucoup de monde dans les sentiers, ça doit nous inciter à la prudence. Il faut se rappeler en tout temps que l’on rencontre dans les sentiers. Il faut les partager. Une motoneige mesure quatre pieds de large, lorsque l’on circule dans une portion de sentier de dix ou douze pieds, il ne reste pas beaucoup de jeu entre deux motoneiges. Ce n’est pas pour rien que l’on demande aux motoneigistes de toujours garder la droite, de réduire leur vitesse et de s’adapter aux conditions qui prévalent lorsqu’ils sont en sentier. »
LES DROITS DE PASSAGE
Même si pour l’instant, l’importante crise anticipée par la perte des droits de passage sur les terres d’agriculteurs dans la région de la Mauricie semble au neutre, une telle situation fait monter la crainte dans le milieu.
« Je n’ai pas entendu parler de situation conflictuelle dans l’est de la province. Mais, avec ce qui se passe à l’ouest, c’est sûr et certain que nous avons peur que s’il y avait coupure des droits de passage par des membres de l’UPA, cela pourrait avoir un effet domino, d’expliquer monsieur Lavoie. Nous pourrions avoir des problèmes dans tout le secteur qui se trouve dans le corridor du fleuve. Nos sentiers passent sur plusieurs terres agricoles et très souvent, c’est ce qui nous permet d’avoir accès aux services et aux villes comme Rivière-du-Loup, Rimouski, Mont-Joli, Matane et Sainte-Anne-des-Monts. Sans les droits d’accès des terres agricoles, nous aurions beaucoup de difficultés à avoir un réseau de sentiers connecté assurant l’accès à toutes ces villes qui sont essentielles pour les motoneigistes qui fréquentent le Bas Saint-Laurent. »
Auteur : Julien Cabana
Catégorie : Motoneige-Quad
Publié le : 2021-03-04 06:29:39