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Les astres commencent à s’aligner pour les motoneigistes

Si les conditions actuelles se poursuivent et surtout si nous recevons une ou même deux bonnes bordées de neige, la saison de motoneige va pouvoir officiellement débuter.

Hormis quelques exceptions, nous avons reçu assez de neige un peu partout au Québec pour permettre de bâtir un sentier et surtout pour l’ouvrir aux motoneigistes.

Cependant, l’élément numéro un qui va permettre aux clubs de démarrer leurs travaux de façon sécuritaire, le froid soutenu, est apparu sur les rapports météo. C’est l’élément primordial dont les bénévoles ont besoin s’ils veulent pouvoir construire un sentier durable.

« Il y a vraiment très peu d’endroits qui offrent aux motoneigistes la possibilité de circuler dans un sentier avec des conditions de début de saison, d’expliquer Denis Lavoie de Motoneiges CA. Il n’y a que des petits bouts de sentiers. Rien n’est encore connecté entre les clubs et encore moins [entre] les régions. Nous sommes vraiment dans une période où il faut absolument de la neige. Personnellement, j’ai une motoneige neuve que j’ai bien hâte d’essayer. Pas question pour moi de la sortir, surtout dans les conditions actuelles. Je ne veux surtout pas faire surchauffer les composantes de la machine. Nous avons eu de la neige [Bas-Saint-Laurent], mais nous avons reçu une bonne quantité de pluie. Il y a plus de glace que de neige à plusieurs endroits. »

BIEN S’INFORMER

Pour le spécialiste de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec, M. Michel Garneau, l’information est la clé de tout présentement.

« Pour bien connaître l’évolution de la situation, les amateurs de motoneige doivent suivre la carte interactive de la Fédération et les sites des différents clubs de motoneige, d’expliquer l’expert. Aussi, ce n’est pas parce qu’un club a des surfaceuses en mouvement sur son territoire qu’automatiquement les sentiers sont ouverts. Les bénévoles doivent procéder à une préparation de base importante s’ils veulent que leurs sentiers durent. La première partie de ce travail consiste à faire circuler les surfaceuses sans gratte, afin de durcir le fond du sentier en compactant la neige sur le sol durci par le froid. » Si on se fie aux rapports, d’ici à Noël, il serait surprenant de voir ouvrir des sentiers un peu partout au Québec. Mais, comme on le dit souvent, c’est la nature qui a le dernier mot.

En Estrie, le sentier Trans-Québec numéro 55, à la hauteur de Rock Forest, sera inaccessible. Cette situation, que le club de motoneige Harfang a essayé de solutionner, est sans issue. Le Canadian Pacifique ne veut plus accorder la permission de passer sur les emprises ferroviaires dans ce secteur. Pour les motoneigistes, cela signifie un long détour « pour se rendre d’un bout à l’autre de la région », selon le président du club, Bertin Desrosiers.

Pourtant, il y avait eu des négociations assez importantes avec le CP pour trouver une solution afin de sécuriser le secteur. Le club a proposé de construire un corridor de sécurité le long de la voie ferrée, en utilisant des glissières de sécurité en béton.

Pour le CP, c’est une fin de non-recevoir. On explique dans la position officielle que « l’utilisation de la propriété ferroviaire n’est plus autorisée pour les clubs de motoneige et de véhicules tout-terrain. La coexistence sécuritaire est impossible ».

FCMQ

Le directeur général de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec, M. Stéphane Desrochers, est bien au fait de la situation.

« Nous avons toujours fait confiance aux bénévoles de nos clubs, dans ce dossier comme dans tous les autres. Ils connaissent très bien leur territoire. Après avoir discuté avec les gens du CP, ils nous ont mentionné qu’ils n’accordent pas le droit de passage parce que dans leur politique au niveau de la sécurité, aucune organisation ou propriétaire ne peut longer une voie ferrée. Aussi, ils ne veulent pas créer un précédent pour le reste du Canada. » Malgré le passage interdit, il se peut fort bien que des motoneigistes décident de passer quand même, des délinquants.

RESPONSABILITÉ CIVILE

« Les gens du CP sont très conscients de ce problème, mais pour eux, ce sont les forces de l’ordre qui vont appliquer la loi. Pour nous, à la Fédération, il est très important que les clubs placent bien en évidence la signalisation en conséquence, à chacune des extrémités du sentier, avisant qu’il est fermé. Cela est nécessaire en raison de la responsabilité civile que nous avons envers les utilisateurs. Malheureusement, s’il y a du vagabondage et plus, ça va relever du Canadian Pacifique. Il faut se rappeler que la compagnie est propriétaire des lieux et on ne peut pas aller à l’encontre des exigences du propriétaire. »

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Motoneige-Quad

Publié le : 2021-12-26 19:54:46