Déjouer le poisson comme un professionnel
Guide professionnel depuis de nombreuses années, Bruno Morency a développé des techniques de pêche printanière de la truite mouchetée qui donnent d’excellents résultats. Il a accepté de les partager avec vous.
« Au départ, je tiens à préciser que je ne pêche pas la truite au printemps, je la chasse dans ses repaires, où elle trouvera ce qu’elle cherche après les longs mois d’hiver, raconte l’expert. Il faut bien comprendre qu’elle va rechercher des zones confortables, où la nourriture est abondante, des sites où elle n’aura pas beaucoup d’efforts à faire. »
Les amateurs de pêche vont tenter de déjouer la truite mouchetée en début de saison. « Un des outils que je préfère en début de saison, c’est le dériveur de surface que j’ai conçu au fil de mes aventures de pêche. Son utilisation me permet de réaliser de 80 % à 90 % de mes prises. »
Si l’utilisation de ce dériveur de surface permet de connaître autant de succès, cela s’explique principalement par le comportement du poisson.
« En début de saison, le poisson se tient en surface, dans une faible profondeur d’eau. Il se nourrit sur les pointes et même dans les branches en bordure des lacs, avec de petits insectes ainsi que de petits rongeurs qui vont tomber à l’eau. On les débusque aussi à l’embouchure des rivières qui alimentent le lac. On peut aussi penser à des baies où l’eau se réchauffe plus vite en général. Très souvent, le fond plus sablonneux va attirer les rayons du soleil pour permettre un réchauffement plus rapide. »
Les appâts à portée
Le dériveur de surface a deux côtés. Il faut utiliser celui qui vous permettra d’atteindre le site que vous visez.
« Le dériveur va permettre à l’appât de se rendre dans des profondeurs d’eau où nous ne pouvons pas nous rendre avec le bateau, indique M. Morency. Aussi, pour faciliter la tâche, le modèle que j’ai développé est muni d’un petit drapeau qui va baisser vers le bas s’il y a un poisson qui vient à l’appât. Il faut comprendre que lorsque l’on pêche avec 100 ou 150 pieds de ligne, si le poisson est petit, on ne pourra pas voir la ligne bouger. »
La ligne invisible
Il existe de nombreux types de ligne pour la pêche offerts sur le marché. La ligne tressée a la préférence chez les pêcheurs québécois.
« Il faut savoir que si elle est très efficace et sans élasticité, assurant ainsi un ferrage plus facile, la ligne tressée n’est pas translucide, ou invisible si vous préférez. Pour pallier cela, j’invite les pêcheurs à attacher une bonne longueur de ligne flurocarbone avec un bon nœud, de 30 à 40 pieds. Cette dernière est translucide dans l’eau et l’indice de réfraction fera en sorte qu’elle deviendra invisible pour les prédateurs parce qu’elle prendra la couleur de l’eau. C’est un point très important à ne pas négliger lorsque l’on pêche sur des lacs où l’eau est très claire. »
Pour les amateurs qui pêchent avec de petits poissons nageurs, le spécialiste a le conseil suivant. « Il ne faut jamais utiliser d’émerillon pour attacher un poisson nageur parce que ce dernier perdra automatiquement son action. J’ai travaillé à inventer un Duo Lock Snap, qui s’installe au bout de la ligne pour rattacher les poissons nageurs. Il empêchera de modifier l’action du leurre. Aussi, il permettra des changements d’appât beaucoup plus rapides, sans avoir à couper la ligne. »
Une question de couleurs
Et pour ceux qui préfèrent la pêche à la cuillère, Bruno Morency rappelle qu’il est impératif de porter attention aux couleurs que l’on choisit.
« Au printemps, la truite va se tenir plus en surface. La couleur de la cuillère va attirer le sens visuel du poisson. Si le temps est ensoleillé, j’y vais avec des couleurs très vives, comme le rouge, le chartreuse ou l’orange. Plus on descend en profondeur, plus on optera pour du bleu, du mauve, du blanc ou même du noir. Il faut s’ajuster en fonction de la profondeur où on va pêcher. »
Il faut profiter de tous les sens du poisson. Si la couleur va attirer la vue, les mouvements de la cuillère vont émettre des vibrations qui vont aiguiser les lignes latérales du poisson. Il ne faut pas oublier l’odorat. On peut rajouter des odeurs sur les leurres. De cette façon, vous allez tirer le maximum de chances pour que le prédateur accepte votre offrande.
Auteur : Julien Cabana
Catégorie : Pêche
Publié le : 2020-06-11 16:11:05