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C'est l’heure de la ouananiche au lac Saint-Jean !

À compter de vendredi, les amateurs de pêche à la ouananiche pourront se lancer à l’assaut au lac Saint-Jean pour débusquer le trophée dont ils rêvent depuis des semaines.

Il semble bien que les conditions actuelles laissent entrevoir que la saison devrait être excellente.

« On s’attend à une très grosse saison, si on se base sur les deux dernières saisons de pêche, d’expliquer le directeur général de la Corporation de LACtivité Pêche Lac-Saint-Jean (CLAP), M. Marc Archer.

« En 2019, la pêche a été excellente, et en 2020, nous avons enregistré la meilleure saison depuis les 25 dernières années. Même si la récolte a atteint les 11 000 ouananiches, il est remonté presque trois fois trop de ouananiches en rivière, si on tient compte du maximum à ne pas dépasser. Il faut que les éperlans soient au rendez-vous lorsque les jeunes reviennent dans le lac. L’an dernier, nous avons établi un niveau record d’abondance de ouananiches, à partir des données que nous recueillons sur le terrain. Cela augure donc très bien pour les pêcheurs parce que la ressource est là. Il faut maintenant espérer que les conditions de pêche vont être bonnes sur cet immense lac de 1000 kilomètres carrés. »

Notons que cette saison, le lac s’est libéré de ses glaces le 16 avril. C’était à deux jours près du record de 1945, alors que les glaces étaient disparues le 14 avril.

La situation actuelle est le fruit de tous les efforts consentis pour mieux connaître la ouananiche et sa façon de vivre.

« Nous avons établi un rapport direct entre la population d’éperlans qui vit dans le lac et la population de ouananiches, explique l’expert. Au début des années 2000, nous avons véritablement eu un creux de vague, qui semblait se répéter tous les dix ans, selon les statistiques. C’est en les relevant au fil des années que nous avons établi qu’il y avait le cycle prédateur/proie, dans le lac Saint-Jean, au même titre que le lynx et le lièvre. Donc, s’il y avait beaucoup d’éperlans dans le lac, il y avait beaucoup de ouananiches, aussi simple que cela. »

AIDER LA NATURE

Une fois que tout le système a été connu, il fallait savoir pourquoi la population d’éperlans connaissait autant de fluctuations.

« Le rapport direct entre les deux populations étant établi, il fallait une solution. Il était difficile de croire que dans un lac d’une telle taille, on puisse manquer d’éperlans, d’expliquer l’expert. Le principe était simple. Il fallait fournir de l’éperlan aux ouananiches et le tour était joué. »

D’un autre côté, il fallait aussi mieux contrôler la population de ouananiches pour arriver à mieux balancer l’équilibre entre les deux.

« Une fois que tout a été clair, il a fallu prendre des décisions en assouplissant la réglementation pour augmenter le prélèvement. On a ainsi ouvert la pêche plus tôt, augmenté les quotas, ouvert la pêche en rivières qui était fermée depuis plusieurs années. En même temps, nous avons commencé des aménagements pour augmenter la production d’éperlans dans le lac. Nous avons utilisé une technique d’élevage avec des incubateurs, ce qui nous a permis de produire 75 millions de larves d’éperlans en quatre ans. Mais comme l’approvisionnement en œufs devenait difficile, nous avons changé de tactique, nous avons commencé par trouver l’aire de reproduction dans le lac pour nous rentre compte qu’il y avait un problème. Nous avons dû aménager des frayères artificielles, qui ont donné un excellent résultat. » 

L’éperlan est beaucoup plus abondant maintenant dans le lac Saint-Jean.

POUR LA SAISON

Comme le printemps est arrivé beaucoup plus tôt, la pêche traditionnelle des gens de Mashteuiatsh devrait être terminée ou presque vendredi.

« La pêche traditionnelle se fait dans leur zone réservée, dès que les glaces quittent la surface du lac. Avec le printemps que nous avons vécu, ils ont pu la pratiquer beaucoup plus tôt, un mois à l’avance, en fait, d’expliquer M. Archer. Comme ils pêchent environ 30 jours et qu’ils ont pu le faire dès la mi-avril, je crois que le périmètre protégé devrait être levé d’ici quelques jours. »

Tous les bons sites de pêche vont donc être très productifs très rapidement. Les autorités de la CLAP s’attendent à une très forte récolte. La limite de prises et de possession quotidienne demeure la même, soit trois ouananiches, sans limites de taille. 

Rappelez-vous bien qu’en plus de votre permis de pêche du Québec, vous devez vous procurer une autorisation de pêcher de la CLAP pour pratiquer l’activité dans les eaux du lac Saint-Jean, que ce soit en embarcation ou à gué. Il y a des tarifications journalières pour un individu ou pour une famille.  

Vous pouvez aussi vous procurer un droit de pêche annuel, individuellement ou en famille. 

Pour vous la procurer, vous devez utiliser le site internet à l’adresse : www.claplacsaintjean.com. Vous pouvez aussi obtenir des informations par téléphone au 1 888 866-2527.

Pour les autres espèces disponibles pour la pêche, comme le doré, la saison va débuter dans deux semaines, soit le 28 mai prochain.

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Pêche

Publié le : 2021-05-12 15:58:13