Rechercher

Vélo de montagne : sa popularité est en explosion au Saguenay-Lac-Saint-Jean

En voyant la croissance de la pratique du vélo de montagne, les promoteurs de sentiers du Saguenay-Lac-Saint-Jean développent l'offre pour séduire les amateurs. La pratique pourrait même devenir plus importante que le ski, estiment certains.

Par Guillaume Roy, Initiative de journalisme local

La pandémie de COVID-19 est venue insuffler une poussée supplémentaire à l'essor du vélo de montagne partout sur la planète, mais particulièrement au Québec, où l'aménagement de sentiers est en explosion. Et le Saguenay-Lac-Saint-Jean n'y fait pas exception.

Après avoir connu une hausse de l'achalandage de près de 30 % l'an dernier, le centre de vélo de montagne de Saint-Félicien, mieux connu sous le nom de Toboski, s'attend à connaître une autre croissance de près de 20 % cette année, remarque Simon Ouellet, le coordonnateur du centre. " Le stationnement est souvent plein et la location de vélos a explosé ", dit-il, ce qui signifie qu'une nouvelle clientèle découvre le site.

Cette année, le centre a reçu 122 000 dollars du Programme de soutien à la mise à niveau et à l'amélioration des sentiers et des sites de pratique d'activités de plein air (PSSPA), pour un projet de 153 000 dollars. Le but de l'investissement : offrir davantage de sentiers débutants et intermédiaires à la clientèle, sur le site qui compte 70 km de sentiers.

La Montée du Belvédère sera ainsi retravaillée, tout comme le Sentier de la rivière, la Ligne verte et le Tour du lac Julien. Le sentier Desjardins, une nouvelle piste pour débutant, est aussi offert depuis cet été aux adeptes.

Jonquière, Le Norvégien n'est pas en reste, alors que 21 km de sentiers ont été aménagés, au cours des quatre dernières années, nécessitant des investissements de 300 000 dollars. Ainsi, le site offre désormais 26 km de sentiers, lesquels comptent somme toute peu de dénivelés et sont accessibles à tous, souligne Nicolas Clément, le coordonnateur des opérations de terrain. L'an prochain, un autre 5 km de sentiers s'ajoutera.

Force est de constater que l'aménagement de sentiers plaît aux adeptes, car plus de 1000 personnes ont acheté un billet de saison, cette année, au coût de 100 dollars, soit trois fois plus que l'an dernier. Le billet journalier est aussi passé de trois à dix dollars, afin de pérenniser l'organisme qui entretient les sentiers. " Les sommes recueillies nous ont servis à acheter une petite pelle mécanique, ce qui nous permet d'être autonomes pour aménager les sentiers ", ajoute Nicolas Clément.

Un peu plus loin, à Chicoutimi, le Panoramique entend s'implanter davantage comme une destination de choix en construisant un pavillon d'accueil de 800 000 dollars, pour la saison prochaine, grâce à des sommes recueillies auprès de Saguenay, du ministère des Affaires municipales et de l'Habitation et des fonds recueillis par Vélo Chicoutimi.

" Ça va nous permettre de bien accueillir les visiteurs et d'organiser des événements, comme des coupes du Québec ", note Jean-Robert Wells, président de Vélo Chicoutimi, qui gère le Panoramique et le mont Bélu. Depuis 20 ans, plus d'un million de dollars ont été investis dans les sentiers du Panoramique, un terrain prêté par Rio Tinto, dont 150 000 dollars, cette année. On compte 40 km de sentiers au Panoramique et 20 km au mont Bélu.

Selon M. Wells, l'achalandage a augmenté de 25 % au Panoramique et il a doublé au mont Bélu. Il faut dire que la montagne de La Baie est la seule de la région a offrir une remontée mécanique avec un tire-fesses (T-Bar), installé sur la tige de selle du vélo. La remontée est offerte les mercredis soir et les dimanches.

Vers une remontée mécanique au Mont Lac-VertD'ici peu, une autre remontée mécanique sera accessible aux adeptes au Mont Lac-Vert, confirme Sébastien Laprise, le président du conseil d'administration.

" On a réussi à doubler notre investissement initial avec une levée de fond, via La Ruche, pour investir 52 000 dollars dans ce projet ", dit-il fièrement. Ainsi, 45 000 dollars seront alloués à l'achat de crochets pour installer sur les remontées et la balance pour les opérations. Pour l'instant, l'organisation est en attente des soumissions de différents manufacturiers et le choix final sera fait en septembre.

Si les astres s'alignent correctement, la remontée pourrait être ouverte aux adeptes dès cet automne, mais il y a de fortes chances pour que le projet ne voie le jour que l'an prochain.

Tout comme c'est le cas au mont Bélu, la remontée ne sera pas offerte en continu, question de créer un " événement ", mais les décisions à ce sujet n'ont pas encore été prises. La seule certitude, c'est que " le mont Lac-Vert souhaite développer une offre sur quatre saisons en misant sur la croissance de la pratique du vélo de montagne ", note Sébastien Laprise.

Le centre a aussi reçu 130 000 dollars du PSSPA, une somme qui servira à améliorer le sentier de remontée et à ajouter des boucles le long de la remontée.

Après le ski, le vélo au mont Édouard

" Ça ne m'étonnerait pas que le vélo de montagne devienne aussi important que le ski l'hiver pour le mont Édouard et pour toute la région ", remarque Frédéric Blouin, le directeur général de la station, témoignant de la tendance que souhaite emprunter le mont Édouard au cours des prochaines années.

Pour l'instant, on retrouve six sentiers de type Enduro de débutant à expert sur un total de 10 km de sentiers, qui sont développés jusqu'à la mi-montagne. De ce nombre, on compte notamment la nouvelle piste Pheonix, qui a été développée dans l'ancienne piste de downhill. " Ça va devenir notre piste signature ", estime Frédéric Blouin.

Le contenu du prochain plan de développement sur cinq ans sera dévoilé le printemps prochain, mais le directeur général souligne déjà que le vélo de montagne occupera une partie importante de ce plan. " On est bien équipé pour recevoir le monde en été aussi. On voit que l'engouement est là et on a un très bon potentiel de développement ", dit-il. Pour l'instant, il n'est pas question d'ouvrir le remonte-pente de manière régulière, car les coûts d'opération sont trop élevés. Il serait possible de l'ouvrir pour des événements ponctuels ou lorsque l'achalandage sera suffisant pour combler les frais d'exploitation.

" On veut innover avec notre produit, être distinctif de ce qui est offert ailleurs dans la région et au Québec ", ajoute Frédéric Blouin, qui croit aussi que le vélo électrique est promu à un bel avenir. Il faudra attendre au printemps prochain pour en apprendre davantage à ce sujet.

Auteur : Initiative de journalisme local

Catégorie : Plein air

Publié le : 2021-08-23 06:37:09